Economie : le Covid-19 tombe à pic

Avec le Covid-19. La chute de la production en Chine était telle que les scientifiques ont constaté une chute des émissions carbone.

L’effet domino n’a pas tardé à suivre, la chute de la demande de pétrole en Chine a provoqué une chute des prix du brut au niveau mondial. Bonne nouvelle pour les gilets jaunes… (même si on ne peut plus se déplacer, confinement oblige).

Sauf qu’à pétrole trop bas, l’Amérique du nord ne peut plus vendre son gaz de schiste (plus cher). Re-bonne nouvelle pour l’environnement.

Sauf que, ces 15 dernières années, une grande partie de son modèle de croissance reposait sur cette ressource. Une bonne partie des entreprises et fonds de pension (retraites) y ont placé leurs économies. Et c’est le Krach !

En réalité, les marchés financiers n’attendaient qu’un prétexte pour nous rejouer 2008.

Comme l’ont montré des économistes tels Kondratiev ou Schumpeter, l’économie capitaliste est cyclique. Depuis au moins 2 siècles, s’enchainent les phases de croissance et de déclin : les 2 derniers pics étant les attentats de 2001, la crise de 2008. En 2020, nous arrivons à un pic. C’est le fonctionnement normal de la finance et du capitalisme. Les spéculateurs attendent ces krachs pour revendre au plus haut, et acheter au plus bas. Le Coronavirus tombe à pic !

Evolution du CAC40 sur 30 ans

Sauf que cela ne sera pas sans conséquences sur les salariés et les citoyens : le bien portant a toujours des réserves pour passer la tempête. Mais aussi du pouvoir, qu’il pourra mettre à profit pour faire peser l’addition sur le maillon faible.

Pour les salariés, tant qu’une entreprise trouve des débouchés, elle pourra permettre de meilleures rémunérations, surtout si la main d’oeuvre venait à manquer. En revanche, en l’absence de débouchés, l’entreprise n’aura d’autre solution que de rogner sur les salaires et l’emploi pour maintenir son profit.

Cette observation marxiste n’a jamais été contredite par aucun libéral : progrès technique et nouveaux marchés (pays émergents) venant repousser à chaque fois le krach final pour repartir sur un nouveau cycle de croissance. Et cette croissance bute toujours davantage sur des contraintes environnementales et démographiques.

Mais pour les citoyens et les pouvoirs publics, cela ne sera pas sans conséquences. La plupart des états n’ont pas réduits leurs déficits depuis 2008, leur taux d’endettement reste très haut.

Notamment en Italie, premier pays touché pas le virus, où ce taux est déjà de 130% du PIB. Il pourrait dépasser celui de la Grèce, avec les conséquences que l’on connait : réduction des retraites, services publics (notamment les services de santé ou encore les dotations aux collectivités), privatisations… Et une très forte probabilité de voir arriver l’extrême droite au pouvoir.

Il en sera de même pour la France, où le taux frise actuellement avec les 100% du PIB.

Sauf que l’Italie n’est pas la Grèce, l’UE ne pourra pas laisser ce pays s’engouffrer dans une telle crise sans faire sauter l’Europe.

Alors la commission européenne et la BCE annoncent des mesures inédites : suspension du pacte de stabilité, rachats de dette souveraine, étude sur les obligations européennes (eurobons). Même les pires orthodoxes allemands ne disent rien pour l’instant.

Il ne manque plus que la suppression des paradis fiscaux, et on pourrait faire passer Christine Lagarde pour une dangereuse Insoumise !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
%d blogueurs aiment cette page :