Concertation, participation, clientélisme
En politique, il faut savoir manier les mots. Et ça peut sonner creux, vous connaissez ce sketch ?
Quoiqu’il en soit, il est certain qu’un élu local ne peut pas se faire réélire sans être à l’écoute de ses habitants. C’est d’ailleurs pour ça qu’une fois en place, ils sont si difficiles à déloger par leur opposition, quelle que soit leur couleur politique.
Cependant, il existe différentes manières « d’écouter » les habitants. Et les résultats peuvent être assez différents. Depuis la Grèce antique et avant, le rôle d’un politique est d’assurer l’intérêt général. La vie de la cité ne peut se résumer à une somme d’individualités. Des arbitrages sont nécessaires, prenant en compte l’ensemble des habitants, minorités inclues. Par exemple, les personnes en situation de handicap ne peuvent être laissées de côté, sous prétexte qu’elles sont minoritaires.
Concertation de palier :
La puissance d’un élu sortant, c’est qu’il a les remontées des habitants, et peut y répondre. Il est le réceptacle de tous les râleurs défendant bec et ongle leur devanture de maison. Et il paraît que le gaulois aime râler !
Allo madame le Maire, ça ne vous rappelle rien ?
Quant à Bourg de Péage, ça donne lieu à quelques bizarreries : toute la population est fière de ses berges et de son bois des Naix, mais on y supprime les bancs, parce que quand les jeunes qui s’y posent, ça dérange le voisinage. Et les jeux pour enfants, c’est super, mais surtout pas devant chez soi !
Ou encore, cette drôle de piste cyclable qui a été effacée pour laisser place à des places de stationnement, devant un immeuble pourtant doté d’un parking toujours vide. (Bd Raphaële Lupis).
Clientélisme vous disiez ?
Les réunions publiques participatives :
La démocratie participative, ça sonne au top, c’est branché, (et ça peut être l’occasion de faire un petit meeting au frais du contribuable). En fait, tout dépend comment c’est organisé, et qui sont les participants.
En mémoire, cette formidable parodie de démocratie participative de Macron à Bourg de Péage sur les Gilet Jaunes, où les participants à la réunion publique étaient bien évidemment triés sur le volet par la municipalité.
On ne compte plus ces réunions dîtes participatives sur l’urbanisme, qui sont plus une occasion de vendre un projet. Les habitants peuvent dire tout ce qu’ils veulent, le plan est déterminé à l’avance et les résultats en contradiction avec les propositions avancées durant la réunion.
Aussi, factuellement, ne peuvent se rendre à ces réunions que les personnes disposant de temps, d’où une surreprésentation des jeunes retraités, une sous-représentation des familles avec enfants.
La participation 2.0 :
Internet est une autre façon de faire de la participation. Entre une pause café ou la salle d’attente du médecin de famille, les actifs et les familles y sont davantage représentés. 83% de la population dispose d’une connexion internet, les 17% restant sont les personnes de plus 75 ans et les personnes en grande précarité, dont il faut aussi tenir compte.
Les plateformes de sondage et pétitions en ligne sont légions. Ainsi, la Fub (fédération française des usagers de la bicyclette, a pu déployer son enquête vélo dans toute la France (113000 personnes), et 78 cyclistes de Bourg de Péage de pointer les pistes d’amélioration. Un précieux outil pour les décideurs publics.
Il existe aussi des solutions intégrées, logiciels et applications qui permettent de mettre en relation les habitants et les élus.
Le Peps et l’action citoyenne :
Mais c’est aussi dans l’action collective que se joue la participation à la vie de la cité. Grâce à des associations pleines d’initiatives, dans des domaines aussi variés que le sport, la nature, la culture, l’environnement… Et l’information ?
Le Peps est un outil de ré-information, il vise précisément à redonner de l’information plurielle, autre que celle des institutions établies.