Départementales : on prend les mêmes et on recommence ?
Le top départ de la campagne des départementales est lancé, on retrouve dans les startings blocs les principaux courants politiques de la dernière présidentielle, rassemblement national excepté. Petit tour d’horizon des enjeux dans notre canton Romans-Bourg de Péage-Mours-Alixan.
La Drôme a été dirigée par le passé par Didier Guillaume, ancien maire de Bourg de Péage, balayé comme beaucoup de collectivités socialistes suite au mandat Hollande-Valls, et repris par une droite plutôt décomplexée, en la personne du sulfureux Patrick Labaune.
Suite à des magouilles et règlements de compte à LR, celui-ci a été contraint de laisser sa place en cours de mandat à Marie Pierre Mouton, LR, toujours en poste.
L’enjeu
Pas si grand. Les principales missions du conseil général, sont l’entretien des routes départementales et des collèges, le social et la dépendance. Mais l’immense majorité des budgets du CG sont des dépenses incompressibles (allocations APA, RSA…) et les décisions qui restent politiquement à débattre concernent une infime fraction du budget de l’administration.
L’intérêt d’avoir autant d’élus au département peut donc légitimement se poser, tant il contribue au millefeuille administratif : il permet aux élus de se renvoyer la balle : exemple type, quand on l’interpelle sur la question de l’absence de trottoirs et pistes cyclables sur des routes départementales dans sa commune, combien de fois Nathalie Nieson botte en touche en renvoyant au département !
C’est pourtant son élu municipal aux mobilités Anna Place qui est aussi élue au département dans notre canton.
Le département, c’est aussi un levier important pour les partis politiques, qui y placent leurs cadres. C’est bien pour ça qu’aucun président de la république n’a osé se frotter de trop près à ce qui alimente les partis qui les soutiennent.
Tour d’horizon des candidats :
A gauche ça s’annonce compliqué, puisqu’une fois de plus, « les 2 gauches » ne se sont pas mis d’accord sur une liste commune, d’autant que l’abstention est particulièrement importante dans l’électorat jeune ou populaire sur cette élection.
La liste LFI propose des idées ambitieuses en matière sociale et reprend tout ou partie des propositions du collectif citoyen en matière de mobilités, tout comme l’autre liste PS-PC-EELV. Mais LFI est toujours braqué contre un PS qui lui rêve toujours de faire oublier le calamiteux bilan socio-économique et environnemental du mandat Hollande, même si la plupart des opportunistes ont quitté le navire pour LREM en 2017.
Cette absence de stratégie commune aux municipales à Romans a conduit à la reconduction de Marie Hélène Thoraval. Dans ces conditions la traversée du désert à gauche pourrait bien durer longtemps encore.
Ces 2 listes ont quand même fait émerger de jeunes candidats, qui cohabitent avec des colistiers plus expérimentés. Nous aborderons plus en détail les propositions dans un prochain article.
A droite, c’est tout l’inverse.
Bien qu’ils distribuent les tracts de Macron sur les marchés pendant les présidentielles, vous ne verrez jamais un logo « En Marche » sur ce type de liste, ça fait mauvais genre. Mais la macronie mise sur des notables déjà en place depuis des décennies. Les indéboulonnables Anna Place et Pierre Pieniek, actuels conseillés de notre canton. Question idée, la construction du 4e pont sur l’Isère (ça coûte rien de le mettre au programme, c’est déjà plus ou moins dans les clous), et la conviction que cela va résoudre tous nos problèmes de mobilité en désengorgeant les 3 ponts existants (voir tract de campagne).
« nous nous engageons pour la réalisation du 4e pont sur l’Isère, indispensable pour désengorger nos centre-villes d’une circulation de transit, pénalisant l’accès aux commerces, mobilités douces et qualité de l’air »
brochure de la liste Unis pour la Drôme.
En quoi une Nième infrastructure routière en périphérie (à la limite Bourg de Péage – Châteauneuf sur Isère), qui aspirera tous les budgets et engendrera à coup sûre une nouvelle zone de type Pizançon en aval de l’Isère, donc globalement encore plus de trafic, changera quoi que ce soit à la qualité de l’air, et aux conditions de sécurités déplorables des piétons et cyclistes sur les routes départementales existantes ?
Cela évite de trop se poser les bonnes questions : pourquoi nos ponts sont engorgés ? Pourquoi 90% de la population se déplace en voiture ?
Un indice, il suffit de regarder le bilan de LR et ses prédécesseurs à la tête du conseil général : le financement de l’élargissement des routes au rond point de Pizançon.
La majorité actuelle encourage le bétonnage des périphéries au détriment de l’amélioration des centres villes.
Il faut dire que les élus LR du nord Drôme sont très peu portés sur les questions sociales et environnementales, surtout à Romans (Valence est un peu plus en avance sur ces sujets), où la première adjointe de Marie Hélène Thoraval Nathalie Brosse sera tête de liste avec le maire d’Alixan sur ces départementales.
Ce sont les candidats de Debout la France de Dupont Aignan qui représenteront les couleurs de la droite gaulliste-souverainiste, avec Paolo Michel Da Silva, Sylvie Reynaud (Remplaçants : Erick Damaisin, Aurélia Jambois). Nous n’avons pas pu lire leurs propositions à ce jour.
Enfin pas de liste front national pour ces départementales, c’est assez curieux vu les scores réalisés au niveau national dans cette partie de la Drôme.
Les listes en présence :
1. Pierre Pieniek, Anna Place (Remplaçants : Florian Miloutinovitch, Claire Lavayssiere).
2. Nathalie Brosse, Jean-Claude Duclaux (Remplaçants : Virginie Augier Chianale, Anthony Courbon). LR, majorité actuelle au département.
3. Barbara Goujon, Pablo Pignerol (Remplaçants : Jocelyne Marie Gorce, Yves Domard). Soutenu par LFI, génération climat.
4. Cathie Bouvet, Aubin Verilhac (Remplaçants : Odile Geslin, Loïc Sandon). Soutenu par le PS, PC, EELV.
5 : Paolo Michel Da Silva, Sylvie Reynaud (Remplaçants : Erick Damaisin, Aurélia Jambois), soutenus par « Débout la France ».
