La chronique satirique du Peps

En bref.

Les semaines se suivent et se ressemblent : chaque jour son cortège de news anxiogènes dans les médias qui ont trouvé LA source d’info pas chère à produire : des morts (pas loin), et de la statistique à gogo à commenter par des légions «d’experts ». Puis survient l’intervention du président en milieu de semaine, suivie des décrets des ministres, préfets et hauts fonctionnaires, qui à chaque niveau hiérarchique ouvrent le parapluie pour montrer qu’eux aussi sont des supers-héros-hypermobilisés pour nous sauver de l’infâme virus.

Et comme ils sont aussi très créatifs, le but est d’en faire le strict nécessaire pour se laisser une marge d’action et laisser les gogos que nous sommes anticiper les nouvelles annonces de la semaine suivante.

Prenez les paris avant que les PMU ne ferment !

Le tiercé gagnant cette semaine était donc le couvre feu après le boulot, le préfet de la Drôme qui en rajoute une couche avec fermeture des piscines (dans la série Covid et eau de Javel), et demain peut être le confinement total (sauf pour aller au travail).

Economie :

Si les Gafa se frottent les mains, le patronat prévient qu’en cas de nouveau confinement, l’économie ne tiendrait pas. Mais là encore, le gouvernement a tout prévu : il distribue les milliards en subventions, prêts garantis et diminutions « d’impôts de production ». En bref une politique de l’offre dans un contexte où les carnets de commandes sont vides.

Une méthode pas franchement Keynésienne – ce dernier montre que la meilleure chose à faire en temps de crise, c’est soutenir l’investissement public : par exemple dans les hôpitaux, qui manquent toujours de lits en réanimation, notamment dans la Drôme. Là où la Chine construit des hôpitaux entiers en seulement 3 jours, qu’a t-on fait depuis avril et avant ?

Agriculture :

En matière agricole, l’Europe vient de renégocier la PAC, là encore beaucoup d’effets d’annonce et green-washing pour un résultat qui ne change pas vraiment la logique productiviste du système d’aide et de normes. Par ailleurs le parlement français vient de réintroduire les pesticides néonicotinoïdes par un tour de passe-passe législatif pas très réglo au sénat.

Revue de presse locale :

Mais parlons Peps, parlons local, et ouvrons le canard de la ville de Bourg de Péage : on peut y retrouver le powerpoint de la fameuse réunion sur l’aménagement du centre ville (résumé ici). Mais aussi cette hallucinante publicité par la municipalité du bétonnage de la ferme du bois des Naix par des promoteurs immobiliers.

Pour rappel, la promesse de campagne de l’équipe municipale, c’était d’implanter 10000 arbres sur la commune. Ce projet immobilier a dû en supprimer à lui tout seul plusieurs centaines, la réalisation des promesses de campagne paraît donc très mal parti, d’autant que sur la même page, un élu d’opposition signale que la municipalité aurait pu opposer l’article L113-1 du code de l’urbanisme.

Culture :

Si nous ne sommes pas déjà tous morts d’ici le 15 janvier, la bonne nouvelle c’est qu’Alain Damasio nous rend visite à la Cité de la Musique, pour un concert avec Yann Péchin, et peut être un moment d’échange autour de son roman SF d’anticipation « les furtifs » : un monde dominé par les IA et les objets connectés (on ne vous refait pas le débat sur la 5G), et où après les stades, les villes entières ont été privatisées.

Et toujours de quoi vous occuper pendant le confinement télétravail, sur ce même thème ne ratez la sortie de « l’Âge du capitalisme de surveillance » (Zulma, 2020), de Shoshana Zuboff, professeure et chercheuse à Harvard qui analyse le système Google et la montée en puissance des Gafa. Résumé et interview de l’auteur en Podcast