Aménagement du centre ville à Bourg de Péage : les limites du « en même temps ».

Ce samedi 19 septembre avait lieu la présentation des grands axes du projet d’aménagement du centre ville par la nouvelle équipe municipale. Une présentation poliment chahutée par des habitants excédés par 30 ans de politiques « tout voiture ».

A la lecture de la présentation, toute l’assemblée présente semble partager la volonté d’embellir le centre ville, le végétaliser, de laisser plus de places aux mobilités douces.

Des idées consensuelles qui ne résistent pas à la problématique principale de la ville : le partage des espaces.

Rééquilibrer les mobilités et les espaces.

En effet, que l’on souhaite élargir et sécuriser les voies piétonnes, permettre davantage de terrasses et lieux de vie, des parcs de jeux et espaces verts pour les habitants du centre qui n’ont pas tous la chance d’avoir un jardin, des arbres, des fontaines, des voies cyclables sécurisées, des aménagements pour les personnes en situation de handicap, améliorer la qualité de l’air, réduire la pollution, le bruit, le stress, etc etc, le problème est toujours le même :

Il faut récupérer du foncier, et s’attaquer à la place bien trop importante qu’occupe la voiture dans le centre ville.

Or, la municipalité s’obstine « en même temps » à vouloir maintenir à l’identique le nombre de place stationnement et garder les sens de circulation. Ce qui condamnerait malheureusement ce projet au statut quo, à savoir une simple réfection de voirie.

La politique du « en même temps ».

D’où la pertinente intervention d’un membre du collectif citoyen de Bourg de Péage :

Appliquer la doctrine Macroniste du « en même temps », à savoir chercher à faire un peu plaisir à tout le monde, peut marcher pour traiter de petites demandes individuelles ou catégorielles, domaine ou Mme le maire excelle.

C’est une autre histoire quand il s’agit d’engager le cadre de vie d’un centre ville pour 30 ans avec 5 millions d’euros d’investissement collectif.

De nombreuses interventions du public présent suggèrent plus d’ambition, et surtout de projections sur l’avenir :

Un avenir très probablement marqué par un renchérissement du prix de l’essence, des transports et de l’énergie, des problématiques de la dépendance et du handicap, de la pollution, de longs étés caniculaires amplifiés par le bitume et la chaleur des moteurs.

Les Parkings-relais :

Une des solutions proposée par les participants, c’est l’idée de déporter le stationnement moyenne et longue durée vers des parkings-relais sécurisés au niveau d’Alpes Provence, et de l’actuelle salle Cocteau, avec des services de transports collectifs, box vélo, voiture partage…

La place ainsi récupérée dans l’hyper centre permettrait de réaliser de nombreux aménagements pour améliorer le cadre de vie et la sécurité, tout en permettant le stationnement courte durée disponible pour les commerces, ou le portage des courses des riverains.

Car le trafic au centre ne provient pas exclusivement des péageois : il est aussi un raccourci de l’axe Valence-Romans. Le centre de Bourg de Péage est lui même un parking relais du centre de Romans, et le stationnement riverain longue durée profite finalement assez peu aux commerces locaux.

Mais il faut pour cela parier sur le bon sens des habitants qui devront marcher 5 minutes pour rejoindre leur domicile ou bien se déplacer autrement, en contrepartie d’un cadre de vie meilleur. Une révolution !

Schéma : atelierlpaysage.com

2 pensées sur “Aménagement du centre ville à Bourg de Péage : les limites du « en même temps ».

  • 20 septembre 2020 à 15 h 31 min
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    Très bon article qui analyse la déception des péageois à l’écoute du projet municipal et lui oppose le simple bon sens : des choix sont nécessaires, des solutions sont possibles.
    Si l’on se risque à une vision à 5 ans, on peut prédire que le bilan du nouveau mandat de Nathalie Nieson ne se fera pas sur ce projet, ni sur les actions à venir, mais sur l’impact qu’ils auront sur la qualité de vie des Péageois. Or, il y a fort à parier qu’à vouloir traiter un sujet aussi aigu que l’omnis présence de la voiture dans la ville, sans s’en donner les moyens, l’impact de ces 5 millions d’euros investis dans la rénovation que quelques placettes, passera au mieux inaperçu, au pire comme une gabegie irresponsable.

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