Le macronisme prend l’eau.

Au départ un petit cercle de technocrates proches des milieux financiers, le gros des troupes macronistes est arrivé entre le 1e tour de la présidentiel et les législatives, une fois la victoire acquise. Ca en dit long sur la capacité de LREM à capter les opportunistes de tous les bords, et avec ça l’absence de convictions et d’idées neuves.

La bonne nouvelle, c’est que la macronie s’est complètement plantée lors des municipales. En local, Bourg de Péage est l’exception qui confirme la règle, à mettre sur le compte de l’ancrage du maire et la petite taille de la ville.

Le clivage entre les grosses villes et les villes moyennes s’accentue.

Plus la ville est grosse, plus elle concentre les universités, les pôles scientifiques, l’emploi, la jeunesse, plus elle vote à gauche : dans ces villes LREM s’est heurtée à des alliances vertes/rouges et ce qui reste du PS… Et la macronie a perdu presque partout, même à Lyon où elle était pourtant bien ancrée.

Idem dans les petites et moyennes villes, où il est beaucoup facile pour un maire de connaître individuellement la plupart des associations et votants, d’y faire du clientélisme. C’est le cas dans la Drôme : la population vieillissante choyée par les élus semble plus attirée par des élus LR bien en place, que LREM.

LREM, le centrisme «…ni de gauche» :

Code du travail, suppression de l’Isf, réforme des retraites et de l’assurance chômage, louanges au libéralisme, délires sécuritaires sur fond de greenwashing. Ceux qui pensaient avoir fait le plus dur en première partie de quinquennat en seront pour leur frais :

Pariant sur l’éclatement de la gauche, Macron remanie son gouvernement en mettant des sarkozystes à tous les postes clés. S’il fallait y aller au microscope pour trouver des réformes de gauche pendant le mandat Hollande, avec Macron, ne vous donnez même pas la peine de chercher.

Refondation de la gauche

On l’a enterrée un peu vite, mais là où elle a su s’organiser, la gauche a fait de bon scores. A Romans, si le PS n’était pas parti en cavalier seul, la configuration aurait été tout autre : car après 3 ans de macronisme, parmi les sympathisants de gauche, mettre un bulletin centriste dans l’urne se fait souvent avec des gants et une pince à linge sur le nez.

Depuis la révolution française, la gauche a été de toutes les luttes contre la misère ouvrière et les inégalités, pour la laïcité, la protection des minorités, la place des femmes, et il reste encore bien des combats collectifs à mener, dont l’écologie. Il en fallait un peu plus que le catastrophique mandat Hollande et de son rejeton pour la faire disparaître.

La seule différence, c’est que la gauche ne sera probablement plus organisée autour d’un PS qui distribue les postes, (après tout cette institution est assez éphémère à l’échelle de son histoire), mais d’un agglomérat de forces et d’énergies locales, horizontales. Tout le problème va être de trouver des méthodes de travail collectives, des « leaders » capables de fédérer, et que les partis se montrent assez raisonnables pour mettre un peu d’eau dans leur vin.

Car chez les militants et sympathisants de base, dans les collectifs citoyens, ces querelles partisanes intéressent finalement assez peu, le débat d’idée et les actions de terrain passent au premier plan, ce qui donne des raisons d’espérer.

BP.

3 pensées sur “Le macronisme prend l’eau.

  • 20 juillet 2020 à 19 h 23 min
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    Je partage cette analyse avec un bémol, c’est l’abstention. Certes le covid a joué un rôle, difficile de savoir jusqu’à quel point. Pour autant, l’abstention progresse dans ce pays depuis les années 80 (1980) et le mirage socialiste qui a rejeté les classes populaires dans la relégation de la société de consommation. Pour attirer toutes ces personnes qui rejettent le politique il va falloir beaucoup d’énergie, sortir des sentiers battus et construire une nouvelle société humaine, des valeurs fortes, une nouvelle constitution……….

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    • 21 juillet 2020 à 18 h 33 min
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      Oui tout à fait, je pense que c’est un ensemble de choses : l’abrutissement de masse par la télé, la désillusion socialiste, la dilution des responsabilités politiques dans l’UE et le millefeuille territorial, la pression de la mondialisation sur les politiques publiques…

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  • 22 août 2020 à 18 h 44 min
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    L’abstention sous la 5ème République, c’est la confirmation que l’élection (spécialement les Présidentielles) sous la 5ème République est un piège à con.

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