Marchés publics et relocalisation : marges d’action locale

Comme après chaque crise, les mêmes politiques qui par le passé nous ont vanté les bienfaits du modèle libéral disent vouloir en changer. En 2008 Sarkozy voulait « moraliser la finance ». En 2020, avec les carences du Covid, Macron veut relocaliser l’économie1 et assurer la souveraineté dans les domaines clés de l’économie (alimentation, énergie, santé, industrie…). Il est vrai que le pays a trop misé sur l’immobilier, le tourisme de masse et l’agro-industrie, quitte à voir sa dépendance économique augmenter.

Mais comment s’y prendre concrètement, et quel est le rôle des politiques locales sur la question ?

Selon beaucoup d’économistes et juristes engagés dans les mouvements de relocalisation, sous prétexte de droit européen à la concurrence, les collectivités (fonctionnaires et élus de tous bords) ne sont souvent pas à la hauteur quand il s’agit de définir le cahier des charges de tel ou tel marché public.

Or, ces règles communautaires laissent aux pouvoirs publics une marge d’action importante pour définir un cahier des charges pouvant permettre :

  • Une logique de circuit court bénéfique pour l’économie locale, et évite la fuite des bénéfices à l’extérieur (et notamment dans les paradis fiscaux quand il s’agit de multinationales).
  • Une meilleure qualité et réactivité dans le suivi et le service après-vente.
  • Une meilleure prise en compte des conditions sociales des salariés dans l’exécution des marchés (ils sont aussi citoyens de la collectivité).
  • Une prise en compte des aspects environnementaux (coût écologique du transport, meilleure traçabilité sur la qualité des produits).

A cela s’ajoute les initiatives de soutient aux monnaies locales, la mise en place de coopératives, audits…

Cet article est un résumé d’un article de fond paru dans Bastamag. (revue de presse)

Il analyse les réussites récentes du « modèle Preston », une agglomération anglaise de la taille de Valence-Romans touchée par la désindustrialisation sous l’ère Tatcher.

Voir l’article complet.

1 Sous le mandat Hollande, Bercy était partagé entre les services de Macron et Montebourg, le premier plaidant pour le laisser-faire, l’autre pour un patriotisme économique et la relocalisation de l’économie. Le point culminant de cette bataille idéologique étant le passage d’Alstom sous drapeau Américain. (thinkerview, les dessous de l’affaire Alstom).

A lire aussi : https://www.lagazettedescommunes.com/648338/marches-publics-inserer-des-criteres-de-selection-environnementaux-ou-sociaux/

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