Explosion des violences intra-familiales.

Avec le confinement, ces violences ont augmenté de 30 à 36% selon les sources. Ce n’est qu’un début, et encore, seule une petite partie est déclarée.

Comme pour la sécurité des piétons et cyclistes, sur ce sujet, la sensibilisation et les actes sont presque absents des sites de la ville, pour qui l’insécurité semble se résumer à la petite délinquance : couvres-feu absurdes et disproportion des moyens alloués aux caméras de surveillance dans des rues vides (ici, même en temps normal, on y croise plus de voitures que de passants).

En réalité, le traitement de la petite délinquance est surreprésentée dans les médias, et notamment la presse locale. Et c’est vendeur ! Ca donne l’impression qu’on vit dans une palpitante série américaine. Surtout, ça accentue le sentiment d’insécurité sur lequel s’empressent de surfer les politiques. Un serpent qui se mord la queue. Les violences intra-familiales sont par nature plus discrètes, mais quotidiennes.

Car pour le confinement, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne. Il n’est pas rare d’avoir des familles nombreuses en appartement. Et/ou des problèmes concernant la faculté des parents à assurer une continuité pédagogique, la surexposition aux écrans, l’hygiène, les problèmes sociaux. Ajoutez à cela les animaux, et le logement devient une cocotte minute, propice à tous les excès.

Contrairement à l’Allemagne, qui autorise ballades et randonnées dans les grands espaces (forêt, grands parcs…), aucun discernement n’est fait en France, où tout se décide dans les bureaux à Paris par nos technocrates, qui eux n’hésitent pas à propager le virus un peu partout depuis leurs résidences secondaires.

Plutôt que de surenchérir sur le Covid, les élus locaux devraient aider les habitants à mieux vivre le confinement, en diffusant des informations sur la communication non violente, le rappel des droits et des numéros d’urgence, le suivi des cas identifiés, des cellules de veille avec psychologues et conseillés conjugaux, mais aussi les aides pédagogiques et culturelles pour les familles démunies.

Les violences intra-familiales, cela concerne les violences faîtes aux enfants, et les violences conjugales.

Les violences intrafamiliales en chiffre :

– En France, chaque année, environ 220.000 femmes adultes déclarent être victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. Il y a aussi ce qui n’est pas déclaré.

– Parmi elles, 3/4 déclarent même avoir subi des «faits de violences répétés» et 8 sur 10 auraient également été soumises à des atteintes psychologiques et/ou des agressions verbales.

– 149 homicides, dont 121 femmes et 28 hommes, à cela s’ajoute 21 enfants victimes collatérales.

– A propos de leur propre enfance, plus de 2 Français sur 10 (22%) relatent des événements assimilables à de la maltraitance, 16% de ces victimes auto-déclarées témoignent d’une maltraitance de nature sexuelle (principalement en des attouchements surtout vécus par des jeunes filles), 8% font état d’une maltraitance psychologique (menaces, insultes, humiliations), 5% de violences régulières (coups), 3% de négligence répétée (soins, hygiène).

Avec le confinement, les chiffres explosent, et ça se passe aussi près de chez vous. Et combien de couples et familles se déchireront à la suite de ces événements ?

Dispositifs d’alertes et numéros de téléphone :

Grâce à la mobilisation de tous les acteurs de l’aide aux victimes – notamment le service de l’accès au droit et à la justice et à l’aide aux victimes du ministère de la justice et le réseau associatif France Victimes- toutes les victimes pourront bénéficier d’un accueil téléphonique – via le 116006- et d’une orientation efficiente vers les acteurs judiciaires, en cas de besoin.

Ainsi donc, si la plate-forme arretonslesviolences.gouv.fr et le numéro d’appel 17 demeurent naturellement les contacts à privilégier en cas d’urgence, toute victime doit savoir qu’elle peut aussi compter sur un accueil personnalisé et une orientation spécifique, par le biais des associations travaillant en lien étroit avec l’ensemble des cours et tribunaux.

Une écoute, une information et une orientation vers des dispositifs d’accompagnement et de prise en charge sont également données en appelant le numéro national de référence 3919, spécialement destiné aux femmes victimes de violences.

Les « téléphones grave danger » continueront à être distribués par le SADJAV aux juridictions. Le dispositif a connu une forte montée en puissance ces derniers mois, avec 1253 téléphones déployés à ce jour sur l’ensemble du territoire. Deux cent cinquante nouveaux appareils ont été commandés, afin de pouvoir répondre aux demandes nouvelles.

Le soutien de l’application App’elles :

Ce système a été lancé en 2015 par Diariata N’Diaye- association Résonantes- pour aider les femmes victimes.

Gratuite, cette application propose trois services : alerter, joindre les services d’urgences et informer.

Elle peut être téléchargée sur tout téléphone portable. En appuyant sur ce dernier, la personne qui se sent menacée peut déclencher en toute discrétion un appel vers trois proches de confiance dont les noms auront été préenregistrés, mais également vers les numéros d’urgence 112 et 114 ainsi que vers la plate- forme de signalement du ministère de l’intérieur.

Photos : jannoon028 & drobotdean

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